La voix qui ne ment jamais by Lisaya Camus

La voix qui ne ment jamais by Lisaya Camus

Auteur:Lisaya Camus
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Books on Demand
Publié: 2023-04-15T00:00:00+00:00


Le soir venu, je m’entoure le bassin d’un linge et je le sers fort, ce qui me soulage immédiatement. Helena a préparé une soupe de légumes à la manière mexicaine, hormis les épices, de manière à reposer ses intestins. Elle est aux petits soins pour moi, ce qui me fait chaud au cœur. Nous regagnons sa chambre et je m’assieds sur son lit, en face d’elle. Quel plaisir de repasser en mode vertical ! Cela me fait prendre conscience que notre santé n’est pas acquise, et que l’on peut tout perdre du jour au lendemain. Une bonne piqûre de rappel pour éprouver de la gratitude… La philosophie bouddhiste ne me quitte plus en ces jours sombres ! Helena me donne les premières instructions.

— Il s’agit d’une méditation qui dure vingt et une minutes.

— C'est précis !

— Oui, les chiffres ont une importance dans ce yoga. Mais ça serait trop long à t’expliquer. Concentrons-nous sur l'exercice. D’abord, repense à une situation que tu as mal vécue. Puis, mets toute ton attention sur le fait de vider la rancœur que tu gardes en toi et de te libérer de tes chaînes.

Helena allume alors une bougie en murmurant une prière :

— Cette flamme symbolise la lumière qui pénètre en chacun de nous pour venir nettoyer nos anciennes blessures. Puisse-t-elle nous apporter un rayonnement de joie, de paix et d’amour. Om Namaha Shivaya*.

La musique démarre et Helena me montre les paroles sur sa tablette. Nous récitons en chœur le texte en l’accompagnant d’une gestuelle particulière, les mudras. À chaque syllabe, il faut changer le contact entre les doigts. Cela commence avec le pouce et l’index, puis le pouce et le majeur, et ainsi de suite.

Une fois la méditation achevée, nous partageons un grand moment de sérénité. Helena approfondit certaines notions de cette méthode, qui me semble magique :

— As-tu déjà vu « Lucy », le film de Luc Besson ? me questionne-t-elle, soudain.

— Celui où l'héroïne prend une drogue qui décuple ses capacités cérébrales ?

— Oui. Ce film est basé sur le mythe que nous n’utilisons que dix pourcents de notre cerveau.

— Oui, j’ai même entendu un scientifique réfuter cette hypothèse et déclarer qu’en réalité nous exploitons toute notre masse cérébrale.

— C'est ça. Avant que cela ne soit prouvé par des IRM, mes profs de yoga disaient qu’il en était de même pour notre énergie vitale. Nous ne faisons usage que de dix pourcents de notre énergie totale disponible. Les quatre-vingt-dix pourcents restants sont stockés dans notre bassin, en dormance.

— Incroyable. En médecine chinoise, j’ai appris que le centre de l’énergie vitale est situé sous le nombril, à la lisière du bassin.

— Ce point est en lien avec les chakras inférieurs. La Kundalini, c’est ce réservoir d'énergie. Elle est représentée en forme d’un serpent lové. Lors de son activation, l'énergie remonte depuis la base du sacrum en s’enroulant autour de la colonne vertébrale, en éveillant chaque chakra, un à un.

— Eh bien, c'est prometteur !

Cette dernière donnée concorde parfaitement avec la théorie de la médecine chinoise que l’on m’a inculquée.



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